C’est une tendance que beaucoup ont remarqué, aussi bien en Côte d’Ivoire que dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest : de plus en plus de femmes préfèrent entrer en relation avec des hommes vivant à l’étranger — Europe, Canada, États-Unis ou même pays du Golfe.

Mais pourquoi cet engouement ? Est-ce simplement pour une question de confort financier ? Ou y a-t-il des facteurs plus profonds, liés à la culture, à l’éducation et aux réalités sociales ?
Dans cet article, nous vous proposons une analyse nuancée de ce phénomène à la lumière des croyances, des traditions, et des aspirations de nombreuses femmes africaines.

🌍 Une quête de stabilité économique et sociale

Le premier facteur, le plus cité, reste la recherche de meilleures conditions de vie.
Dans un contexte économique souvent difficile, l’image de l’homme vivant à l’étranger est directement associée à une forme de sécurité matérielle : stabilité, revenus réguliers, possibilité d’émigrer un jour…

Mais attention : il ne s’agit pas toujours d’un calcul froid. C’est souvent le prolongement d’un désir profond de construire un avenir rassurant.

✈️ L’envie de mobilité et d’ouverture

Pour une nouvelle génération de femmes ivoiriennes, souvent diplômées, connectées et curieuses du monde, l’homme de la diaspora représente aussi une porte vers l’ailleurs.

• Voyages

• Opportunités professionnelles

• Possibilité de découvrir d'autres cultures

Certaines ne rêvent pas seulement de suivre un homme, mais d’évoluer dans un couple où la mobilité et l’ouverture sont possibles.

💬 Le cliché (souvent faux) de “l’homme plus sérieux”

Une idée largement répandue veut que l’homme vivant à l’étranger soit plus responsable, plus fidèle, plus porté sur le mariage.
Ce cliché, bien que discutable, influence fortement les imaginaires.

"Un homme qui a quitté son pays pour réussir, qui vit seul dans un autre monde, il ne va pas jouer avec les sentiments", entend-on parfois.

Même si dans la réalité les choses sont bien plus nuancées, ce mythe persiste dans beaucoup de discours féminins.

🛑 Une forme de rejet (ou de fatigue) vis-à-vis des relations locales

Certaines femmes expriment aussi une lassitude vis-à-vis des hommes vivant localement, notamment à Abidjan ou dans les grandes villes :

• Multiplication des relations parallèles

• Manque de sérieux dans les intentions

• Pression sociale (dot, famille, regard des autres)

Face à cela, l’homme à l’étranger apparaît parfois comme un “refuge émotionnel”, un partenaire plus “éloigné du bruit”, du jugement, et du quotidien parfois pesant.

🤳 Réseaux sociaux et influence culturelle

TikTok, Facebook, WhatsApp, Instagram… Les réseaux sociaux ont fortement contribué à nourrir l’image de “l’homme binguiste" ou "whity”.

Des vidéos de femmes bien installées à l’étranger, des “success stories” amoureuses avec des hommes vivant en France ou au Canada, des messages de couples mixtes… tout cela influence inconsciemment les attentes.

Ajoutez à cela l’impact des séries étrangères, des clips et de la culture de l’émigration, et vous obtenez une construction sociale bien ancrée.

🙏 Religion et projet familial

Dans certains cas, notamment dans les milieux musulmans ou chrétiens pratiquants, le mariage reste une priorité spirituelle et familiale.
Et beaucoup de femmes ont la conviction que les hommes africains à l’étranger sont plus enclins à se poser rapidement, car ils sont sous pression pour se “stabiliser”.

Dans ces milieux, le projet de fonder un foyer sérieux avec un homme qui ne “perd pas le temps” est souvent perçu comme un idéal.

Conclusion : une quête multiple, entre rêve, stratégie et espoir

Les femmes qui recherchent un homme vivant à l’étranger ne sont pas forcément “intéressées” au sens péjoratif du terme.
Elles traduisent souvent un mélange de désirs légitimes : sécurité, élévation sociale, sérieux relationnel, et parfois aussi besoin de rupture avec un système local qu’elles jugent étouffant ou frustrant.

Comprendre ces motivations, c’est aussi mieux saisir les réalités amoureuses en Afrique de l’Ouest aujourd’hui, et les tensions entre tradition, modernité et globalisation.